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L'attente

On ne peut savoir à l'avance la durée de l'attente sur un emplacement. C'est cette incertitude vis à vis du temps nécessaire au changement de situation, qu'il faut bien vivre psychologiquement. Les écarts d'attente sont d'une seconde à plusieurs heures. Il peut arriver qu'une voiture s'arrête alors qu'on se rapproche du lieu de l'auto-stop, sans que l'on fasse signe d'une demande, mais cela est extrêmement rare. Il n'y a jamais une totale garantie d'être épargné d'une galère d'attente, même si l'on est sur un emplacement connu (d'automobilistes et d'auto-stoppeurs), et/ou sur lequel on peut établir une moyenne d'attente, l'ayant expérimenté plusieurs fois. Pour assumer l'attente sur une route, il faut avoir confiance en soi. Celle ci s'acquière par la croyance dans l'auto-stop : « il y a toujours une voiture qui s'arrêtent à un moment donné, quelque soit le flux de voitures qui passent devant l'auto-stoppeur».

L'attente est active, elle implique une tension physique et mentale. Une tension physique car on reste debout à durée indéterminée. Une tension mentale, que l'on regarde les voitures en direction du par brise ou directement les automobilistes. Dans ce deuxième cas il se produit une interaction des regards. Dans tous les cas l'attention est constante sur le mouvement des voitures sur la route. Il est conseillé aussi de se retourner régulièrement dans l'éventualité où une voiture s'arrête sans faire signe.

Je conseille aux auto-stoppeurs de ne pas regarder l'heure lors d'une attente. Excepté si l'on pense opter pour un autre moyen de transport, en cas de rendez-vous. Sur un emplacement il ne faut plus rationaliser le temps. Si on trouve toutefois le temps long, on peut changer d'endroit de stop si la qualité de l'emplacement est équivalent, cela permet une détente physique et une diversion psychologique.

Le moment de l'attente sur une route n'est pas systématiquement un temps mort au delà de la démarche de demande. En étant fixé sur la route on peut tout à fait réfléchir par à coups à autre chose que le désir qu'une voiture s'arrête. Que ce soit sur sa façon d'organiser sa semaine, de réfléchir sur un problème précis, de se remémorer certains moments agréables, de relativiser des moments désagréables. Cette transition dans le mouvement est aussi l'occasion parfois d'envisager des projets de voyage en auto-stop sur de nouvelles directions et/ou des parcours plus longs.

L'attente en semaine et week-end est théoriquement différente. En semaine il y a plus de travailleurs et de camions sur la route, les automobiliste sont souvent seuls. En week-end, pendant les vacances et spécialement le dimanche, les familles sont nombreuses sur la route avec des voitures pleines.

Des indications subjectives sont parfois écrites au marqueur derrière les panneaux de signalisation sur les emplacements d'auto-stop. On peut lire le nom, la date, le lieu de départ et d'arrivée envisagé, l'état d'âme, l'appréciation de l'emplacement de l'auto-stoppeur, et des encouragements pour les suivants.